Communiqué : Réponse du Ministre E. Besson à Calais : Répression !
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Réponse du Ministre E. Besson à Calais : Répression !
Le MRAP dénonce la vision répressive du Ministre de l’immigration lors
de sa visite à Calais.
Dénonçant une nouvelle fois les "belles âmes qui prétendent que la
pression policière est un problème à Calais", il a réaffirmé sa volonté
d’organiser à intervalles réguliers des opérations « coup de poing »,
comme celle de mardi dernier 21 avril 2009, qui a conduit à
l’interpellation à Calais de plus de 150 réfugiés et migrants afghans ,
tous libérés depuis.
Il est évident que de telles opérations visent davantage à harceler les
exilés venus chercher l’asile en Europe qu’à démanteler des réseaux de
passeurs ; il en est de même, du renforcement des contrôles autour de la
Gare du Nord et de la Gare de l’Est et de l’annonce du démantèlement
de la "jungle".
Menacer ceux qui pourraient contribuer « de manière active » à ces
"filières" qu’ils agissent « par idéologie ou passion » ne vise qu’à
intimider les associations et citoyens qui viennent en aide aux exilés.
En dehors de ces mesures répressives, le Ministre a annoncé 6
propositions, hélas de portée limitée.
Certaines concernent l’action des associations humanitaires à Calais
(point de distribution des repas, permanence d’accès aux soins, point
sanitaire, point d’accueil de jour des personnes les plus fragiles).
Mais la création d’un point de recueil des demandes d’asile à Calais ne
peut être une solution si d’autres mesures ne sont pas prises.
Comment imaginer, en effet, que des exilés demanderont l’asile s’ils
risquent d’être renvoyés en Grèce selon le règlement Dublin, pays où
ils ont très peu de chance d’obtenir l’asile ? Mais le Ministre
réaffirme qu’il convient de faire réadmettre par la Grèce les exilés
pour lesquels ce pays doit assumer la responsabilité du traitement de
la demande, selon ce même règlement. Il n’évoque en aucun cas la
possibilité qu’ouvre ce règlement à tout pays de d’assumer
volontairement la responsabilité du traitement des demandes.
Comment imaginer que des exilés solliciteront l’asile si leur demande
est traitée en procédure prioritaire car, ayant été arrêtés par la
police, ils auront fait l’objet d’ une mesure d’éloignement (ce qui est
le cas pour la grande majorité de ceux qui sont présents à Calais) et
ne bénéficieront, durant toute la procédure, d’ aucun logement ni d’
aucune allocation.
Avec les mesures annoncées, les exilés continueront à subir la
répression sans qu’une possibilité de trouver une réelle protection ne
leur soit accordée.
Paris, 24 avril 2009